Jonathan Lachance est étudiant au doctorat en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal et il s’intéresse à l’histoire et à la théorie de l’architecture en Amérique du nord après la Deuxième Guerre mondiale. Ses recherches précédentes portaient sur l’invention et l’idéologisation du bungalow de banlieue par la Société Canadienne d’Hypothèques et de Logement à partir de 1946. Boursier du FQRSC pour ses études doctorales, sa thèse, réalisée sous la direction de Louis Martin, interroge les fondements architecturaux et écologiques de l’Environmental Design aux États-Unis dans les années 1950 et 1960.
Ma thèse, intitulée Les fondements architecturaux et écologiques de l’Environmental Design aux Etats-Unis : 1953-1975, étudie l’intersection entre Environmental Design et écologie dans l’Amérique d’après-guerre. Elle propose de combler un vide historiographique sur la discipline de l’Environmental Design en retraçant ses discours fondateurs dans les années 1950 et en examinant l’apport de l’architecture du paysage aux discours sur cette discipline dans les années 1960. Le premier chapitre étudie les origines et les premiers développements de l’Environmental Design. Il situe d’abord ses racines dans l’approche promue en 1953 par Serge Chermayeff à la Graduate School of Design (GSD) de l’Université Harvard et en 1959 lorsque William W. Wurster crée le College of Environmental Design (CED) à l’Université de la Californie à Berkeley, puis il examine le développement, la diffusion et l’institutionnalisation graduelle de la discipline dans les années 1960. Les deux chapitres suivants sont des études de cas d’architectes du paysage qui ont réalisé l’intersection avec les sciences naturelles pendant cette décennie : Ian L. McHarg et Lawrence Halprin. Ces chapitres démontrent que McHarg et Halprin représentent deux facettes distinctes de la recherche en Environmental Design dans les années 1960, mais en prolongement des théories fonctionnalistes d’avant-guerre, ils proposent tous les deux des nouvelles théories unifiées du design et des sciences qui donnent à l’architecte du paysage la responsabilité de réformer l’architecture comme « profession » en lui attribuant un mandat et une responsabilité sociale élargie, et l’architecture comme « discipline » en remplaçant l’opposition générique forme/fonction par une nouvelle dialectique objet/processus.