Alessandra Mariani est candidate au doctorat en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle s’intéresse à la nature et aux objectifs de l’interdisciplinarité architecturale telle qu’élaborée par l’agence new-yorkaise Diller Scofidio et Renfro (DS+R). Sa thèse explore sur près de quarante ans, les moyens mis en œuvre par DS+R afin d’élargir leur champ d’intervention architectural et actualiser leur rôle d’architecte. La dissertation expose l’élaboration de leur agentivité culturelle établie à partir d’une évaluation de la structure interne de la discipline architecturale, d’une interrogation sur le conditionnement culturel produit par la culture visuelle et l’expérience médiatisée, et de la constitution d’une maïeutique orientée sur la création d’espaces favorisant la subjectivation. Alessandra a reçu l’appui du Fonds de recherche Société et Culture du Québec, du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, du Centre Canadien d’Architecture, de la Faculté des arts de l’UQAM et du Laboratoire d’Études pour l’Architecture Potentielle pour mener sa recherche. Elle a fondé et dirige depuis 2006 la revue Muséologies (www.museologies.org), qui diffuse et promeut la recherche interdisciplinaire axée sur la pluralité des fonctions et enjeux de l’environnement muséal contemporain. Les articles évalués à l’aveugle par un corps de chercheurs reconnus, ont valu une distribution internationale de la revue auprès de plus de deux cent institutions muséales et académiques et un prix Force Avenir (2009). Alessandra a publié plusieurs articles en lien avec les problématiques précédemment mentionnées et des thèmes architecturaux, et prononcé des communications sur les avancées de sa recherche doctorale. Elle enseigne depuis 2011 la théorie et l’histoire de l’architecture moderne à l’École de design de l’UQAM.
Résumé de thèse : Ma recherche doctorale porte sur la nature et les objectifs de l’interdisciplinarité architecturale de l’agence new-yorkaise Diller Scofidio + Renfro (DS + R). Celle-ci est caractérisée par une appropriation « postproductive » de la matérialité, des processus et des discours de l’art contemporain une lecture alternative des théories poststructuralistes et néo marxistes ; une connaissance aiguisée du pouvoir et des aléas de la technologie; et une compréhension lucide de la rhétorique et des mécanismes de l’industrie culturelle. J’étudie la façon dont DS + R ont cherché à transformer à même leur production, la position critique institutionnalisée de l’architecture en un processus de conception réflexif qui se révèle de façon tangible dans leurs espaces médiatisés et construits.