CONCEVOIR LES LIEUX DE VIE D’UNE HABITATION TRANSITOIRE POUR JEUNES DE 8 A 14 ANS A PROFIL MULTIPROBLEMATIQUE COMPLEXE

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Contexte
Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).a contacté la professeure Virginie LaSalle afin d’être aidé dans les démarches de design d’intérieur des lieux de vie d’un nouveau modèle d’habitation transitoire destiné à des jeunes de 8 à 14 ans, à profil multiproblématique complexe.
Ces lieux d’habitation transitoire doivent être conçus pour répondre aux besoins spécifiques de la clientèle visée ainsi que des intervenants cliniques qui y travaillent. Il est essentiel que les aménagements soient sécuritaires, durables et adaptés aux activités se déroulant dans les différents espaces. On attend de plus que l’ambiance de ces lieux se distingue d’une ambiance « institutionnelle » ; en ce sens, on souhaite créer une ambiance accueillante et apaisante, adaptée et aux caractéristiques sensorielles des jeunes qui y séjournent.
L’approche favorisée a pour premier objectif d’assurer la qualité des lieux de vie aménagés dont les plans ont été initialement élaborés par un architecte mandaté, et de proposer des pistes d’amélioration à ces aménagements, en appui au milieu clinique. Dans cette intention, les travaux sont menés en rapport avec ceux du designer d’intérieur Julien Delannoy, mandaté pour ce projet par le CIUSSS MCQ. Les démarches effectuées doivent s’intégrer, à terme, à un « Guide d’aménagement » produit en vue des de fournir des recommandations et constats qui informeront des projets comparables.

Approche implantée
L’approche mise en place inclut (1) la production d’un rapport comportant des recommandations générales sur le design d’intérieur du modèle d’habitation transitoire pour jeunes à profil multiproblématique complexe, élaboré pour le CIUSSS MCQ. Ce document portera sur les principes de design à respecter et des pratiques de design exemplaires, en appui aux décisions de l’équipe du CIUSSS et de design. Ce volet sert la préparation du matériel d’un l’atelier de codesign (2) réalisé à Trois-Rivières avec des intervenants du milieu clinique, des proches de résidents ainsi que des responsables du CIUSSS (octobre 2019) a permis de mettre les propositions de design préliminaires à l’épreuve des savoirs expérientiels et des expertises des différents usagers futurs du lieu. Enfin, une coordination a été assurée entre l’équipe d’expertise-conseil et l’équipe de design, pour assurer le transfert des connaissances et le bon fonctionnement de la démarche de design.

Virginie Lasalle, Anne Cormier et Denis Bilodeau

Mandat d’expertise-conseil en appui au milieu clinique du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).

CONCEVOIR DES LIEUX AVEC, PAR ET POUR LES PERSONNES AUTISTES

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Si la justesse du cadre architecturé et de son aménagement intérieur doit assurer la sécurité et la fonctionnalité du lieu, elle intervient aussi directement sur le bien-être de la personne par la possibilité d’une expérience du lieu signifiante, par le niveau de confort, par la qualité et la diversité des interactions sociales qu’elle favorise. Cette incidence est décuplée chez les personnes autistes, qui se distinguent par une sensibilité exacerbée à leur environnement et par des modalités et des besoins de communication différents, le tout ayant un impact parfois majeur sur les capacités à s’adapter à leur environnement. Bien qu’il existe aujourd’hui une quantité appréciable de documentation sur la conception des environnements des personnes autistes provenant de spécialistes de l’aménagement et des sciences humaines et sociales, aucune étude recensée n’intègre ces différents regards. La perspective des personnes autistes elles-mêmes est rare, alors que l’autisme est de plus en plus reconnu comme une variante de plein droit de la diversité humaine, et les personnes autistes comme des partenaires dans la compréhension et l’élaboration de réponses à leurs besoins.

C’est la nécessité d’accéder à une compréhension affinée de l’expérience des personnes autistes dans l’environnement bâti et des facteurs intervenant sur leur bien-être qui a amené des chercheurs en design d’intérieur, psychiatrie et sciences de l’information à élaborer ce projet en y incluant des personnes autistes, afin de mettre en oeuvre un dispositif de conception de l’environnement bâti, avec, par et pour les personnes autistes. Cette recherche poursuit trois objectifs : [A] évaluer des stratégies de conception de lieux existants destinés spécifiquement aux personnes autistes et, sur cette base, projeter des pistes d’innovation ; [B] décrire et caractériser les composantes de l’environnement bâti influençant le bien-être des personnes autistes ; [C] concevoir une formule pédagogique en design d’intérieur pour la co-conception de l’environnement bâti basée sur l’expérience de personnes autistes. Le projet se déploie en trois volets : [1] une évaluation post-occupationnelle de lieux existants, destinés aux personnes autistes ; [2] la mise en place d’une formule pédagogique de co-conception basée sur l’expérience de personnes autistes, dans le contexte universitaire d’ateliers de design d’intérieur ; et [3] la consultation en ligne d’un vaste bassin d’usagers potentiels à l’aide des propositions d’environnements virtuels produits lors du volet 2 de la recherche.

Cette recherche propose une orientation scientifique unique en élaborant un procédé à trois étapes qui se conjuguent, pour comprendre, évaluer et intégrer aux pratiques de conception les facteurs favorisant le bien-être des personnes autistes. Son approche novatrice se distingue en inversant les paradigmes dominants et en plaçant des personnes autistes en position de pouvoir par leur statut de co-concepteur et de partenaire. Cette étude permettra l’élaboration de pratiques de conception innovantes, rigoureuses et ancrées dans des savoirs expérientiels, nécessaires aux développeurs de milieux de vie inclusifs, conçus en considération de la neurodiversité et adaptés à la pluralité des occupants. Les résultats visés pourront avoir un impact majeur sur le bien-être et l’autonomie des personnes autistes, et favoriser leur participation à la vie sociale active.

Virginie Lasalle, Cynthia Hammond, Bechara Helal avec Baudouin Forgeot d’Arc (psychiatrie) et Vincent Larivière (sciences de l’information)
recherche subventionnée par le Fonds de Recherche Québec Société Culture (programme intersectoriel Audace) 2017-2021

L’AGENCEMENT DU COMMUN. REPENSER LES INTERFACES MUNICIPALES MONTREALAISES PAR LE PROJET

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Le projet L’agencement du commun réévalue et repense la conception des espaces publics dans le contexte montréalais des 25 dernières années. Il relève les tendances qui marquent la production du domaine public bâti de la métropole québécoise en proposant de reconcevoir la formalisation des relations collectivités-individus par la recherche-création. Le projet étudie la façon dont la Ville de Montréal et ses arrondissements ont mis en place ou modifié les interfaces physiques servant à connecter les entités administratives et politiques aux occupants de la ville. La méthodologie de recherche se base sur des études de cas à différentes échelles et de différents types incluant le bac de récupération, les abribus, les points de service de la Cour municipale, les écocentres et les bureaux Accès Montréal. Le sujet d’étude est donc l’espace public dans un sens très large, ralliant l’espace civique et politique urbain à l’expérience quotidienne. Durant les trois ans que durera le projet nous prévoyons établir un répertoire de cas ainsi que faire une recherche approfondie sur une sélection de dix à douze projets. Nos méthodes incluent la recherche documentaire, la prise de photos sur le terrain, l’analyse par le dessin et des entretiens avec des personnes ayant participé à l’élaboration des projets. Notre objectif, au terme de ces trois années, est d’être en mesure d’établir des liens de parenté entre les divers projets étudiés, de synthétiser cette facette du développement de l’espace public et politique de Montréal et de suggérer quelques pistes de réflexion sur son développement futur. Il s’agit donc de renouveler notre conception collective des espaces publics, tout en soulevant des questions sur l’éthique et la représentation dans le projet de design, questions importantes dans le contexte social, économique et politique actuel.

Thomas-Bernard Kenniff, Virginie Lasalle, Anne Cormier et Louise Pelletier
recherche subventionnée par l’UQAM et le Fonds de Recherche Québec Société Culture (soutien à la relève professorale)  2017-2021

TERRITOIRE EN MOUVEMENT ET CORPS AU REPOS: UN INVENTAIRE DES HALTES ROUTIERES QUEBECOISES

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Ce projet de recherche-conception propose un inventaire des haltes routières du réseau routier québécois afin d’explorer, par le projet de design, leur relation au territoire, à l’appareil gouvernemental et à l’imaginaire culturel. Il repose sur le fait de voir, dans la halte routière, non seulement une offre de services aux voyageurs, mais un dispositif biopolitique déployé à l’échelle du territoire.

La halte routière met en jeu politique et bureaucratie provinciale, mécanismes de privatisation des biens publics, identité culturelle et biologique, questions de genres, gestion des corps, hygiène publique et pratiques illicites. Bien au-delà de leur potentiel en tant que lieux pouvant mettre en valeur le territoire et le paysage local, les haltes routières forment une vaste constellation d’interfaces culturelles qui associent l’appareil gouvernemental aux personnes en mouvement. Celles-ci expriment donc la prise en charge, par l’état ou la municipalité, des fonctions biologiques des voyageurs, renforce l’agencement socio-matériel du territoire tout en étant un lieu de différenciation et, surtout, participe activement au contrôle et à la régulation de ces fonctions et de cette organisation en les territorialisant.

Au Québec, le développement des parcs routiers va de pair avec la modernisation de l’état et la construction du réseau routier dans la deuxième moitié du 20e siècle. La grande majorité des haltes routières furent construites dans les décennies 1960 et 1970 et celles-ci conservent un langage architectural allusif au vernaculaire et un lien avec l’état (gestion). Bien qu’elles soient modèles de « non-lieux », leur architecture et la responsabilité gouvernementale confèrent au parc des haltes québécoise un lien symbolique par rapport à l’identité culturelle inscrite dans le territoire et à la prise en charge publique des services aux voyageurs. Le projet de modernisation des haltes québécoise gérées par le Ministère des Transports du Québec (MTQ) se développe lentement depuis près de 30 ans, mais s’est accéléré dans les années 2000. Le MTQ, qui gère 102 des haltes routières de la province (213 sont municipales), est en voie de produire des relevés en vue de leur modernisation et potentielle privatisation. Nous nous trouvons donc à un moment charnière de la transformation du réseau des parcs routiers, une situation qui appelle et justifie de se pencher sur la place que ces haltes occupent dans l’imaginaire collectif et sur leurs liens avec le territoire. Incidemment, une des contributions principales du projet réside dans le contexte particulier de manque de documentation des haltes et de l’importance d’en faire un relevé (autre que technique) dans la foulé de leur modernisation.

Le projet inclut la documentation sur le terrain, l’exploration par la photographie et le dessin dans le cadre d’une première phase d’investigation, de synthèse des données et d’expérimentation menant éventuellement, lors d’une seconde phase, à la réalisation d’un livre et d’une exposition.

Thomas-Bernard Kenniff, Bechara Helal et Virginie Lasalle
Le projet bénéficie du soutien de la Faculté des arts de l’UQAM et du Ministère des transports du Québec.

L’ARCHITECTURE DES CAMPUS UNIVERSITAIRES : PEDAGOGIE ET IMAGINATION SPATIALE

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Bien que de nombreux historiens de l’architecture travaillent sur les campus, et bien que le campus soit un site verdoyant pour l’expérimentation architecturale des architectes, les campus ont attiré relativement peu d’attention dans la rédaction de l’histoire de l’architecture. Paul Turner affirme que le campus est « une tradition de planification américaine » : Il explique que « le campus résume les qualités physiques distinctives du collège américain » (Turner, p. 4). Bien qu’il ait pu être initialement destiné à la socialisation des hommes blancs américains, Stefan Muthesius montre comment la typologie est devenue transnationale dans le boom de la construction d’établissements d’enseignement d’après-guerre aux États-Unis, en Angleterre, au Canada, en Allemagne de l’Ouest et en France. Auparavant, des collèges étrangers ayant des racines missionnaires (Bogazici en Turquie, AUB au Liban, AUC en Égypte, Dōshisha University au Japon, EWHA en Corée, Ginling en Chine, etc.) ont traduit la typologie du campus dans des contextes non occidentaux dans le cadre des tentatives de leurs fondateurs d’influencer les populations locales, en d’autres termes, une forme de « soft power ». L’externalisation récente des marques des universités métropolitaines dans le Sud, dans les États du Golfe, à Singapour, en Chine, etc. a une fois de plus conduit à la création de nouveaux campus ainsi qu’à des débats animés sur les implications et l’impact de ces campus satellites sur leur université d’origine, qu’elle soit en Amérique du Nord ou en Europe.

Les espaces d’enseignement sont des exemples de l’« essaimage des institutions » de Foucault. L’éducation organisée n’a jamais eu pour but de « libérer » la société. Elle a toujours eu un but pragmatique, qu’il s’agisse de discipliner la société, d’inculquer une idéologie (par exemple la religion, les États-nations ou les programmes impérialistes) ou même de maintenir une distinction sociale, raciale et de classe. Aujourd’hui, les intérêts commerciaux semblent orienter la planification et la conception des institutions de la connaissance, du musée Guggenheim à Bilbao, en Espagne, aux nouveaux campus et musées américains dans les États du Golfe ou à Singapour (Yale) et en Chine (Liverpool). Quelles que soient leurs motivations initiales, les institutions contemporaines d’apprentissage transculturel ne peuvent jamais être de simples transplantations d’attitudes formelles étrangères, des véhicules d’une idéologie imposée, ou des « avant-postes d’empire ». Elles sont toujours également constituées par des changements induits localement et, à ce titre, agissent comme des agents culturels indépendants qui travaillent à l’échelle transnationale.

Quels types de modèles pédagogiques la conception des campus suggère-t-elle et promeut-elle ? Comment les campus fonctionnent-ils dans le cadre de réseaux plus vastes d’institutions de la connaissance ? Que savons-nous de la typologie des campus telle qu’elle a été traduite à l’échelle mondiale ? À l’heure de la mondialisation et de l’enseignement numérique à distance, les universités développent-elles des modèles spatiaux conscients d’eux-mêmes qui correspondent à leurs missions pédagogiques ? Quel est l’impact de la conception des campus sur l’architecture et les villes au-delà des limites physiques du campus ?

Cette recherche examine la relation entre la pédagogie et l’imagination spatiale dans les paysages des campus.

2 projets :

  • Spatializing the Missionary Encounter funded by the SSHRC 2013-2017.
  • Building Architectural Networks: American Missionary Schools in the Eastern Mediterranean funded by the FQRSC 2013-2018.

Ipek Tureli, Jean-Pierre Chupin et Carmella Cucuzzella
recherche subventionnée par le Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada et le Fond Québecois de Recherche en Science Sociales 2013-2018

LE LOGEMENT POUR LA JUSTICE SPATIALE : DES COOPÉRATIVES POUR FEMMES À MONTRÉAL

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Montréal compte des centaines de coopératives d’habitation. Plusieurs d’entre elles ont été fondées par des femmes militantes et professionnelles de la classe moyenne afin de rendre autonomes les femmes à faible revenu. Cette recherche étudie la manière dont les conceptions physiques (architecturales) des coopératives de logement féministes ont cherché à autonomiser les femmes et comment les aspects de leur conception ont été reçus par les résidents.

Les coopératives de logements féministes s’inscrivent dans la longue histoire des actions et des mouvements des femmes pour améliorer les villes en Amérique du Nord pour les femmes au XXIe siècle, depuis les féministes matérialistes, le settlement movement ainsi que le combat pour le droit de vote, au féminisme de la deuxième vague qui a conduit à des perspectives concurrentes et complémentaires sur les femmes, et plus particulièrement sur la façon dont elles vivent et utilisent l’environnement bâti et sur la façon dont leur expérience peut être améliorée. Un courant préconisait notamment l’intégration d’espaces et d’institutions jusqu’alors réservés aux hommes, et la création parallèle d’espaces réservés aux femmes, tels que les bibliothèques pour femmes, les logements pour femmes et les refuges pour femmes (Espagne, 2016). Les coopératives de logement féministes s’inscrivent dans ce dernier schéma.

Cette recherche examine plusieurs projets de logement pour femmes, créés à Montréal et gérés par des coopératives. Les militantes féministes du logement ont reconnu que les femmes, et en particulier les familles monoparentales dirigées par des femmes, étaient désavantagées tant sur le marché du travail que dans l’accès à un logement abordable (Wekerle, 1980). Les projets de logement coopératif ont contribué à la revitalisation des quartiers du centre-ville en améliorant le parc immobilier et les réseaux communautaires existants sans provoquer de déplacements. Les féministes ont mis l’accent sur les espaces collectifs et les équipements partagés qui favoriseraient la diversité, mais, comme le montre notre recherche, de telles ambitions n’ont pas atteint les objectifs du CMHSC ni ceux d’autres organismes de financement qui visaient à normaliser les unités et à faire face à la réalité de leurs maigres budgets. Même lorsqu’elles en ont eu les moyens et qu’elles en ont pris conscience, d’autres problèmes sont apparus concernant la participation et le maintien de l’ordre. En examinant comment ces importantes expériences ont réussi en utilisant l’histoire orale et l’analyse du paysage culturel, cette recherche contribue aux discussions actuelles sur l’activisme en matière de logement et les relations entre logement et genre.

Ipek Tureli et Virginie Lasalle
recherche subventionnée par Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada , la Chaire de recherche du Canada en Architecture de la Justice Spatiale et la Fondation Canadienne pour l’innovation 2018-

L’ART ET LA SCIENCE DE CONSTRUIRE, PIER LUIGI NERVI

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Un véritable maître de la pierre artificielle et industrialisée, le « ciment armé », Pier Luigi Nervi (1891-1979) est certainement parmi les ingénieurs en structure les plus influents du vingtième siècle. Nervi combine son approche humaniste de l’ingénierie avec une démarche d’exploration ancrée dans le travail de la matière pour déterminer un axe de recherche et d’application du béton armé et du ferrociment en particulier qui allait lui permettre de réaliser un corpus d’oeuvres remarquables aussi bien en matière de techniques de construction que de formes architecturales. Durant sa carrière, Nervi a participé à la réalisation d’édifices iconiques de l’architecture du vingtième siècle comme le Palazzetto dello sport à Rome (1958), le Palais du Travail à Turin (1960) et la tour Pirelli à Milan (1960). Une autre réalisation majeure, qui est d’ailleurs en lien direct avec Montréal, est la tour de Place Victoria (1964), qu’il conçoit en collaboration avec l’architecte Luigi Moretti.

Ce projet autour de l’oeuvre de Pier Luigi Nervi comporte plusieurs composantes : présentation d’une exposition itinérante accompagnée d’un volet local, une conférence publique, une journée d’étude, et une visite accompagnée d’une conférence grand public. L’exposition, intitulée Pier Luigi Nervi. L’art et la science de construire, est une version itinérante, allégée et adaptée de l’exposition Pier Luigi Nervi : Architecture as Challenge présentée pour la première fois à Bruxelles en 2010. Cette exposition sera présentée au Centre de design de l’UQAM du 20 septembre au 20 novembre 2020. Le volet local de l’exposition sera préparé par des professeurs de l’École de design de l’UQAM et de l’École d’architecture de l’Université de Montréal. Ce contenu à la fois distinct et original permettra de porter un regard sur la contribution de Nervi au développement de trois pratiques constructives interreliées : la préfabrication, l’expérimentation en laboratoire, et l’industrialisation. Intitulée Nervi. Maître concepteur, ce volet de l’exposition sera basé sur la documentation, l’analyse et la représentation en maquette d’un groupe de projets réalisés par Nervi qui témoignent de son approche atypique de la conception dans la production de l’environnement bâti.

L’exposition itinérante et son volet local serviront de point d’ancrage pour l’organisation d’activités de réflexion et de diffusion auprès de divers publics : une conférence publique sur l’originalité conceptuelle et constructive de Nervi, une journée d’étude sur les rapports entre conception et expérimentation chez Nervi et son héritage au 21e siècle, une visite guidée de Place Victoria à Montréal, et une conférence grand public sur une expérience de travail avec Nervi.

Plusieurs organismes parrains ont déjà confirmé leur intérêt à être associés à ce projet : l’Institut Italien de la Culture de Montréal, l’Ordre des architectes du Québec, Le groupe Petra, l’organisme Docomomo Québec, La chaire Industrielle Pomerleau Construction associé à l’école Polytechnique Montréal ainsi que l’Institut Canadien du béton préfabriqué et précontraint. La diversité de ces partenaires témoigne d’emblée du caractère fédérateur de ce projet d’exposition, de réflexion et de diffusion. Même plusieurs décennies après la fin de sa carrière, Nervi demeure une icône emblématique de la modernité en architecture et continue de susciter un grand intérêt interdisciplinaire. Le présent projet autour de l’oeuvre de Nervi permettra de cadrer son importance, de redécouvrir les leçons de sa pratique de concepteur / constructeur, de diffuser ces leçons pour un public large et transdisciplinaire et d’engager des discussions porteuses entre l’ensemble des intervenants du projet.

Carlo Carbone, Louise Pelletier, Bechara Helal et Réjean Legault
Exposition et colloque au Centre de design de l’UQAM financée par le Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada (Programme Connexion), l’Institut italien et l’Ordre des Architectes du Québec 2020-2021

LA VILLE EXTRAORDINAIRE: APPRENDRE DES CONNAISSANCES URBAINES DES ANCIENS A MONTREAL PAR LA RECHERCHE-CRÉATION ET L’HISTOIRE ORALE.

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Problématique
Que savent les Montréalais âgés des changements urbains ? Comment pouvons-nous utiliser des moyens créatifs pour mettre en avant ces connaissances et cette expérience, et partager et diffuser leurs valeurs avec le public et les décideurs ? Comment ces connaissances peuvent-elles servir de guide vers une ville plus durable, plus juste et plus inclusive ? La ville extraordinaire soutiendra la création de parcours interdisciplinaires pour rassembler et rendre public l’extraordinaire savoir urbain détenu par les Montréalais âgés.

Contribution à la connaissance
Les quatre groupes communautaires avec lesquels nous travaillons sont culturellement, racialement, linguistiquement et politiquement divers et représentent des quartiers très différents de Montréal. Notre méthodologie combine l’histoire orale, les arts communautaires, la scénographie urbaine, la collecte de données et la cartographie afin d’enregistrer, de répondre et de diffuser les connaissances urbaines distinctes de ces partenaires de façon créative. En utilisant des outils numériques, des techniques de cartographie déjà éprouvées comme nouvelles, ainsi que des méthodes créatives axées sur le lieu, nous mobiliserons une approche intergénérationnelle, interculturelle et interdisciplinaire pour répondre à nos principales questions de recherche : que savent les Montréalais âgés des changements urbains ? Comment pouvons-nous utiliser des moyens créatifs pour mettre ces connaissances à l’avant-plan les partager avec le grand public comme avec les décideurs au sens large ? Comment, enfin, ces connaissances peuvent-elles servir de guide multilingue vers une ville plus durable, plus juste et plus inclusive ?
La ville extraordinaire établira des liens constructifs entre les connaissances des Montréalais âgés sur les changements urbains et les productions artistiques publiques. Pour nous, les villes ne sont pas simplement des paysages de jeunesse et de mobilité sans entraves. En plus de servir d’intervention stratégique dans le discours vieillissant qui s’intensifie au Québec, notre partenariat soutiendra que la mémoire vivante et la narration publique et créative sont de puissants moyens de parvenir à un engagement collectif et à une transformation sociale d’envergure.

Portée
La ville extraordinaire rassemblera et rendra public l’extraordinaire savoir urbain détenu par les Montréalais âgés. Notre partenariat mettra en œuvre la recherche-création en histoire orale comme méthode principale, et nous exposerons nos résultats en 2023-24 dans un important musée de Montréal, Mémoire des Montréalais.es, qui nous aidera à rendre ces connaissances visibles, audibles et palpables. Notre objectif – rassembler et de partager les connaissances des aînés sur les changements urbains – est en fin de compte de stimuler des dialogues plus solides et plus inclusifs sur l’avenir urbain de Montréal, en tant que lieu intergénérationnel, interculturel et historique.

Cynthia Hammond (PI), Shauna Janssen (Concordia University), Denis Bilodeau et Ursula Eickerand (Concordia University)
recherche subventionnée par le Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada (Développement des partenariats) 2020-2022